4 La cour de récréation et de jeux proche de la nature, une autre salle de classe ?
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- Introduction
- 4.1 Enseigner dehors, quels atouts ?
- 4.2 Que dit le Plan d’études romand (PER) ?
- 4.3 Quels lieux d’apprentissage hors de l’école ?
- 4.4 Enseigner à l'extérieur : oui, mais comment ?
- 4.5 Comment s’organiser ?
- 4.6 Comment garder des traces des apprentissages ?
- 4.7 Enseigner toutes les disciplines en plein air
- 4.8 Autre matériel pédagogique et offres
- 4.9 Questions pour encourager le dialogue
- 4.10 Pour aller plus loin
4.4 Enseigner à l'extérieur : oui, mais comment ?
Comme le dit la présentation générale du Plan d’études romand : « L’école publique assure la construction de connaissances et l'acquisition de compétences permettant à chacun et chacune de développer ses potentialités de manière optimale. Elle a pour missions l'éducation et la transmission de valeurs sociales, assure l'acquisition et le développement de compétences et de capacités générales. » (Présentation générale du Plan d'études romand, déclaration de la CIIP).
Les compétences personnelles, sociales et méthodologiques interdisciplinaires sont essentielles pour une gestion réussie de sa propre vie. Elles doivent être encouragées non seulement par l'environnement familial et social, mais aussi dans la vie scolaire quotidienne.
L'apprentissage en plein air n'est pas nécessairement meilleur que l'apprentissage à l'intérieur. Il ne peut et ne doit pas remplacer la salle de classe. Il élargit cependant votre champ d'action. Il vous permet en effet de rendre vos cours plus variés et polyvalents.
Ouvrir la salle de classe vers l’extérieur permet d’accroître le champ des possibles, de découvrir de nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner. L’articulation entre le travail en extérieur et le travail dans la salle de classe doit être réfléchie. Pour cela il faut veiller à choisir soigneusement ce qui fait du sens à enseigner à l’extérieur et ce qui fait plus de sens à l’intérieur. Par exemple, pouvoir résoudre des problèmes en situation concrète est un des avantages du travail en extérieur. Pour autant, il est nécessaire de garder en tête que l’inattendu et l’improvisation font aussi partie d’un l’enseignement hors mur.
Le rassemblement d’étourneaux dans le ciel, un lézard prenant le soleil sur le muret de la cour, une bourrasque de vent faisant s’envoler les graines d’un pissenlit… tous ces événements peuvent être ressentis comme des perturbations au bon déroulement de la leçon ou comme des occasions de rebondir et d’inclure ces éléments dans son cours ou dans de prochaines leçons. Cette capacité à rebondir pourra s’affiner au fil du temps, en sortant régulièrement.
L’enseignant·e ne doit pas être expert·e et connaître toutes les plantes, animaux ou techniques de jardinage pour oser sortir avec ses élèves et profiter des nouveaux aménagements de la cour. Là, l’adulte joue tour à tour le rôle de transmetteur des savoirs, de facilitateur, d’observateur et même d’apprenant qui enrichira petit à petit ses connaissances et compétences en partant de ses questions et hypothèses aussi bien que de celles des enfants. Pour les débutant·e·s, n’hésitez pas à demander de l’aide auprès de collègues plus expérimenté·e·s ou à travailler en tandem. Vous pouvez aussi organiser une visite dans un autre établissement où le corps enseignant pratique déjà régulièrement l’enseignement à l’extérieur. Plus vous sortirez, plus vous acquerrez de l’expérience et plus il vous sera aisé et agréable d’enseigner dehors pour et avec vos élèves.
Voici quelques conseils pratiques pour vous soutenir dans cette démarche :
- Prendre le temps de bien planifier ses leçons en extérieur. En général les activités en extérieur prennent plus de temps que celles dans la salle de classe (temps de déplacement, imprévus etc.). Il est conseillé de prévoir quelques activités supplémentaires en réserve au cas où le programme irait plus vite que ce qui avait été imaginé.
- Privilégier les méthodes actives et participatives. Proposer plutôt de courtes périodes de transmission frontale et du temps pour travailler sur des questions ouvertes amenées par vous ou directement par les élèves. Travailler en ateliers pour utiliser l’espace et occuper tous les enfants quel que soit leur rythme d’apprentissage, par exemple.
- Varier les activités et leur intensité : activité calme et réflexive, activité de mouvement pour réactiver l’énergie et/ou se réchauffer etc. Varier les modes de travail (par binôme, en grand groupe, seul). Proposer des situations d’apprentissage concrètes pour susciter l’intérêt et garder la motivation.
- Laisser de la place pour le jeu libre et l’apprentissage autogéré pour développer le potentiel cognitif, social et émotionnel de l’enfant. L’adulte reste présent·e en observant. Il ou elle apporte du soutien et donne des impulsions quand cela est nécessaire à l’apprentissage.
- Utiliser la curiosité et les découvertes des enfants pour construire sa leçon.
- Instaurer de petits rituels qui peuvent trouver leur place par exemple en début ou à la fin de la sortie (début : observer avec les sens, écouter les sons, humer l’air et nommer ce qui est pareil ou différent d’une fois à l’autre, fin : instaurer une phase de réflexion sur ce qu’on a aimé/pas aimé faire dehors, sur ce qu’on a appris ou mieux compris, etc.).
- Utiliser le chemin entre la classe et la cour pour stimuler la curiosité des enfants, par exemple pour les plus petit·e·s, en récoltant des indices, en nommant tous les objets rencontrés d’une certaine couleur, en comptant les pas effectués en descente et en montée.
- Utiliser la nature ou l’espace extérieur et le matériel qu’on y trouve pour construire les leçons. Exemples : observer le cycle de vie d’une plante, travailler sur la symétrie d’une feuille, composer un court poème sur les saisons et l’illustrer par un dessin ou une photo permet de se familiariser avec la nature. Créer ce lien est la première étape pour aborder le respect de l’environnement et construire petit à petit les bases d’un mode de vie durable.
- A plusieurs on est plus fort ! Il ne faut pas hésiter à partager vos activités, vos idées et découvertes avec vos collègues et plus loin. Cela permet un gain de temps lorsqu’on peut piocher dans des activités déjà testées et qu’on peut adapter et améliorer en fonction de ses besoins. De plus, cela permet de créer une cohésion de groupe entre les enseignant·e·s qui pratiquent l’enseignement en plein air. Il existe des plateformes d’échange au niveau des établissements scolaires qui peuvent être utilisées pour cela ou des plateformes spécifiques pour le partage et l’échange autour de l’enseignement en plein air, par exemple enseignerdehors.ch.
- S’autoriser à lâcher prise, oser et accepter que l’échec fasse aussi partie de l’apprentissage pour les enfants comme pour les adultes !
Il est important de lier les leçons en salle de classe aux leçons en extérieur en travaillant sur les mêmes objectifs et sujets d'apprentissage. La préparation et le suivi peuvent avoir lieu en classe, par exemple. À l'extérieur, les élèves acquièrent des compétences supplémentaires à l'aide de tâches de résolution de problèmes dans des situations concrètes.
- Aperçu des chapitres
- Introduction
- 4.1 Enseigner dehors, quels atouts ?
- 4.2 Que dit le Plan d’études romand (PER) ?
- 4.3 Quels lieux d’apprentissage hors de l’école ?
- 4.4 Enseigner à l'extérieur : oui, mais comment ?
- 4.5 Comment s’organiser ?
- 4.6 Comment garder des traces des apprentissages ?
- 4.7 Enseigner toutes les disciplines en plein air
- 4.8 Autre matériel pédagogique et offres
- 4.9 Questions pour encourager le dialogue
- 4.10 Pour aller plus loin